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Boston, USA, le 5 Novembre 2013: La société de notation MEA-Risk annonce aujourd’hui la sortie de sa note de stabilité pour l’Algérie. En cette date du 5 Novembre 2013, l’Algérie a été notée “B-“, avec un résultat numérique de 50,7 sur une échelle de 1 à 100, où 100 représente le plus haut niveau de stabilité. Un état obtenant un résultat numérique inférieur à 16 est considéré comme défaillant. La notation est revue tous les trimestres et peut être modifiée suivant les évènements qui peuvent affecter l’Algérie.
La notation «B-» signifie que l’Algérie est qualifiée de [Watch Neutral Négative] en d’autre terme “Sous Observation Neutre Négative”: ou [Watch ou Sous Observation] signifie que le pays traverse une transition touchant un ou plusieurs des facteurs clés de sa stabilité, que le pays est donc sous observation, aussi ou «Neutre» signifie que l’environnement actuel pose généralement un risque limitée de défaillance systémique, car le pays maintient les capacités et les ressources nécessaires pour maintenir un environnement stable et enfin ou «Négative» signifie que malgré l’évaluation neutre, les actions actuelles du gouvernement et des événements en cours entrainent le pays vers une voie négative, et à moins que des modifications soient adoptées, le pays pourrait faire face à des problèmes de stabilité plus graves.
L’analyse nous mène a dire que l’Algérie vivant de transitions importantes au niveau de son environnement politique, économique et social se voit surtout déstabilisée par sa politique intérieure (avec 43 points sur une échelle maximale de 100). Le pays est confronté à une période de transition trouble et sans aucune transparence au niveau politique. Le changement de leadership prévu pour Avril 2014 est caractérisé par les prochaines élections présidentielles dont les principaux candidats ne sont pas encore connus des électeurs, à peine six mois avant les élections.
Ce manque de transparence politique, concernant le futur président potentiel conduit à de nombreuses spéculations qui augmente le niveau de risque pour l’Algérie. Parmi ces spéculations se trouve la possibilité, bien que peu probable, que l’actuel président Abdelaziz Bouteflika cherchera à se représenter pour un quatrième mandat. Certaines rumeurs laisseraient à dire, que Bouteflika assisterai peut-être à une période intérimaire jusqu’à ce qu’un consensus émerge au niveau du régime. Certaines allusions à un débat interne en cours entre les “chefs” du régime et une éventuelle manque de consensus sur la personne à soutenir en tant que président.
Cette situation est en pleine évolution alors que le Président Bouteflika continue à recevoir des soins médicaux en raison de sa maladie, et de son âge avancé de 76 ans. Malgré ses problèmes de santé et ses capacités physiques réduites, Bouteflika et ses alliés ont fait en sorte, au cours des dernières années que le rôle de l’opposition soit réduit. Aujourd’hui, l’opposition en Algérie est minime, voire inexistante. Même le contrepoids habituel du soi-disant DRS, ou les services de renseignements algériens, semble avoir été quelque peu neutralisés par des changements de fonctions et de leadership au sein du ministère de la défense nationale. Ces manœuvres au sommet font que l’Algérie est très vulnérable de par son instabilité politique. Tout ceci fait que toute la vie politique clé est pratiquement gelée. L’Assemblée nationale, qui est chargée de débattre de l’ordre du jour parlementaire de la nation, a été pratiquement inactive, laissant plein pouvoir de décision au Président Bouteflika et aux hommes qui l’entourent.
Le climat politique national est davantage un challenge par une sécurité régionale qui reste très tendue. De toutes parts de l’Algérie des problèmes sécuritaires sont d’une confusion majeure. À l’est se trouvent la Tunis et la Libye, deux pays qui sont aussi confrontés à des périodes de transition difficiles. La croissance rapide des djihadistes et la présence même des islamistes au pouvoir en Tunisie constituent des points de tension. En Libye en particulier, une source de facteurs dangereux, qui est la libre circulation des armes et de personnes, pouvant avoir un impact sur l’Algérie, qui a dépêché environ 22.000 troupes pour sécuriser sa frontière sud-est avec la Libye.
Au sud, c’est la présence d’Al-Qaïda et d’autres djihadistes qui déstabilisent l’Algérie, qu’ils soient au Mali, au Niger, au sud de la Libye et même au sein de son territoire. Les querelles tribales et ethniques continuent d’alimenter l’instabilité dans les régions algériennes comme dans la Kabylie et dans les zones limitrophes du Mali où les conflits entre les Touaregs arabe et africain d’origine ne sont pas totalement neutralisés.
Se penchant vers l’Ouest, le territoire du Sahara Occidental demeure un point de discorde grave entre l’Algérie et le Maroc. Le Maroc a fait pression sur le front diplomatique, mais n’a pas été capable de recueillir le soutien américain sur la question du Sahara occidental. Pendant ce temps, l’Algérie et le Maroc continuent à se regarder avec suspicion.
Compte tenu de ces divers facteurs et bien d’autres, nous avons évalué la catégorie politique de l’Algérie en fonction to sa stabilité à “B-” Neutre Négatif, classé à 43. Nous ne prévoyons pas de changements majeurs au cours du quatrième trimestre 2013, mais il est prévu que certains changements viendront au courant du 1er trimestre de 2014, en vue des préparations les élections présidentielles.
Sur le plan économique, l’Algérie obtient également “B-” Neutre Négatif, avec une meilleure note numérique de 53 points. Cette meilleure note comparée à la catégorie politique est due à deux facteurs positifs importants dont l’Algérie jouit. Il y a d’abord d’une part ses grandes réserves de devises étrangères de plus de 200 milliards de dollars, soit environ 44 mois d’importations et d’autres parts l’Algérie à une très faible dette extérieure à moins de 3,5 milliards de dollars. Sans oublier, ses avoirs en or qui valent environ 7,5 milliards de dollars. Ces chiffres indiquent que l’Algérie a les moyens financiers pour résoudre de graves problèmes sociaux, notamment en matière de subvention à la consommation.
Cependant, il y a des inquiétudes croissantes sur une série de questions, allant de l’inflation élevée, aux procédures d’affaires administratives étouffantes qui représentent de gros obstacles relatifs à l’économie Algérienne et à la création d’emplois. Notre évaluation des facteurs négatifs commence avec le marché mondial du pétrole, où la demande en fonction de la croissance du PIB mondial n’est pas susceptible de se développer suffisamment, sauf si l’Algérie compte viser les économies à forte croissance comme celle de la Chine. Deux blocs économiques dont l’Algérie fournit 85% de ses hydrocarbures demeurent une préoccupation majeure dans notre analyse. La croissance économique dans l’Union européenne est susceptible d’être très limitée cette année et l’année prochaine, alors que même si son PIB peut augmenter de plus de 2%, les États-Unis reverront à la baisse leurs importations d’hydrocarbures algériens. La résurgence de la production d’hydrocarbures aux les Etats-Unis, grâce au gaz de schiste, est susceptible d’entraîner ce grand pays consommateur à réévaluer ces importations, et par conséquent cela risquerait de toucher l’Algérie.
Entre temps en Algérie, dépendamment de ses mécanismes de gestion interne, ses politiques économiques et industrielles qui restent décevantes et inefficace. Il existe d’énormes contradictions entre les discours naturellement positif, et l’application réelle de stratégies de développement qui ne se matérialise pas. Le pays dispose d’un plan de modernisation de son industrie pétrolière et gazière, avec des investissements en amont, le transport, en aval et la commercialisation d’une valeur de 80 milliards de dollars à achever d’ici 2016. Toutefois, un tel investissement, dirigé presque exclusivement par l’entreprise publique pétrolière Sonatrach, nécessitera des contributions étrangères pour réussir. Malheureusement, le code de l’investissement étranger en Algérie reste impopulaire parmi les grandes sociétés, en dépit de la dernière série d’incitations fiscales adoptées par le gouvernement algérien. Pendant ce temps, une crise de confiance concernant Sonatrach, le ministère de l’énergie et le gouvernement en général, pas seulement à la suite de l’attaque terroriste d’In-Amenas, mais en grande partie en raison de scandales de corruption en cours, affecte la perception des investisseurs étrangers, qui naturellement hésitent à investir en Algérie.
Par conséquence, compter sur les investisseurs nationaux devrait être la bonne logique à suivre pour les décideurs, mais même là, l’Algérie mène une offensive anti-entreprise privée visant à nationaliser les biens privés tels que l’entreprise d’acier ArcelorMitlal, la société Michelin et l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy. Tout cela étant de mauvais messages lancés aux investisseurs locaux leur faisant croire que leur business n’est pas le bienvenu. En outre, et par extension, faire des affaires en Algérie est très difficile et risqué, et cet environnement n’est pas de nature à s’améliorer au moins jusqu’à après les élections présidentielles.
Les facteurs sociaux/humains reçoivent une note à peine supérieure à “B” ou Neutre: Watch, avec une note de 56,6 points sur une échelle de 100. Ce résultat est basé sur les points suivants:
• L’Algérie dispose de réserves financières suffisantes pour supporter et gérer les crises sociales.
• Les insurrections islamistes des années 1990 ont été en grande partie neutralisées et les menaces actuelles d’Al-Qaïda ne représentent pas un risque imminent. Le recrutement par Al-Qaida des jeunes en Algérie a été considérablement réduit.
• Les conflits ethniques sont localisés, minimes et ne représentent aucune menace pour la stabilité globale.
Les sujets de préoccupation liés aux conditions socio-économiques notamment le chômage élevé, ainsi que sur le front de la démocratisation, de l’égalité des sexes et les droits de la femme et des enfants, de l’indépendance de la justice, des droits religieux, etc. l’Algérie a l’opportunité de redresser la plupart de ces faiblesses dans sa future constitution, mais qui exigerait un changement tout de même très important au niveau du leadership et de la gouvernance.
Perspectives:
«Compte tenu du climat politique actuel, les conflits régionaux, les conditions économiques et sociales, nous ne prévoyons pas d’amélioration de la note de stabilité de l’Algérie au cours des 3 prochains mois», explique Arezki Daoud, Directeur de Recherche a MEA Risk. Et d’ajouter “Nous nous attendons à des changements qui risquent très probablement d’affecter la notation de stabilité dès le début de 2014, quand le régime fera probablement connaitre ses positions concernant les élections de 2014 avril.”
À PROPOS DE MEA Risk:
MEA Risk est une société de suivi, d’analyse et de notation de pays d’Afrique du Nord, le Sahel, d’Afrique Sub-Saharienne, et du Moyen-Orient. Nous analysons les facteurs influents dans les trois grand domaines de la politique/sécurité, économie/industrie et conditions sociales/humaines. MEA Risk est associé à la publication Américaine The North Africa Journal, appartenant au groupe Globe 3000 Communications dont les bureaux sont basés à Boston et à Toronto. Nos clients sont des sociétés internationales d’investissements, des multinationales, des gouvernements en Amerique du Nord, Europe et en Asie. Pour en savoir plus sur MEA Risk, visitez http://MEA-risk.com. À propos du North Africa Journal, visitez North-Africa.com.
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